Liberté sexuelle
Pour Samuel Farber, d'origine cubaine, le système cubain de camps de travail
(une incarcération administrative et non judiciaire)
mis en place par
Guevara sert aujourd'hui à emprisonner les opposants au régime
castriste mais aussi ceux considérés comme « déviants » socialement
par le régime de par leurs croyances religieuse ou leur orientationsexuelle
La condition des homosexuels à Cuba pourrait sembler meilleure que dans
le reste de l'Amérique latine :
l'homosexualité y est dépénalisée
depuis 1979, et en 1998, un programme national à la télévision
cubaine a initié une série de débats sur l'homosexualité
afin de faire évoluer les mentalités53. Mais certains spécialistes
estiment que ce discours de tolérance à l'égard de l'homosexualité n'est
que de façade et relève,
en fait, d'un vaste programme de propagande
bien orchestré dont le film Fraise et chocolat, de Gutiérrez Alea
(1993), est un exemple particulièrement significatif.
L'homosexualité à Cuba
Selon Marcel Hatch, militant communiste et pour les droits des homosexuels, avant
la révolution de 1959,
«
la vie des lesbiennes et des gays était
marquée par un isolement extrême et une répression inscrite
dans la loi et renforcée par le dogme catholique »
Il décrit
le milieu clandestin des homosexuels de l'époque comme "un bouillon
de prostitution pour le tourisme des États-Unis".
Il soutient que la révolution lança un processus pour l'amélioration
de leur condition en proclamant l'égalité dessexes,
mais que "le
machisme latin, la bigoterie catholique et l’homophobie stalinienne" empêchèrent
un véritable progrès dans ce sens.
D'après José Luis
Llovio-Menéndez, Fidel Castro a prononcé à cette époque
des discours homophobes, assimilant l'homosexualité à une « décadence
bourgeoise »
et dénonça les « maricones » (« pédés »)
comme des « agents de l'impérialisme ». Le journal Lunes
de Revolution fut interdit,
ses écrivains gays publiquement dénoncés
et renvoyés57. Le dramaturge Virgilio Piñera a été arrêté pour
délit d'homosexualité en 1961 durant la nuit des trois P
(pour « proxénètes,
prostituées, pédérastes ») ; son œuvre fut
censurée par le pouvoir
Pendant 18 mois55, entre 1965 et 1967, des centaines d'homosexuels hommes et
femmes (dont Reinaldo Arenas),
et de travestis dispensés du port des armes
(tout comme les objecteurs de conscience et les analphabètes),
furent
envoyés dans des unités militaires d'aide à la production
(UMAP) à la place du service en caserne.
Pour les auteurs du Livre noir
du communisme, il s'agissait de camps de concentration où ils devaient être « rééduqués» :
les prisonniers vivaient des conditions très difficiles, ils étaient
astreints au travail forcé, étaient mal nourris et subissaient
des mauvais traitements
Selon un témoignage recueilli par Ernesto Cardenal,
ce serait Fidel Castro lui-même qui a décidé de la fermeture
des camps en 1967,
après s'être rendu compte des crimes qui y étaient
commis62. Les homosexuels ont été ensuite interdits dans l'éducation
et dans la représentation artistique de Cuba à l'étranger.
Des purges homophobes ont été organisées, notamment à l'université de
La Havane
Mariela Castro, nièce de Fidel Castro et militante LGBT, donne une autre
version des UMAP :
«Ce n’était pas des camps, c’étaient
des unités militaires d’appui à la production qui s’étaient
créés, comme une sorte de service militaire
pour faciliter l’obtention
d’une qualification aux fils d’ouvriers et de paysans qui à la
sortie leur permettrait l’accès à un travail mieux rémunéré.
Cela était l’idée qui avait été proposée
au nouveau ministère des Forces armées Révolutionnaires.
C’était une période avec beaucoup de confusions,
une nation
révolutionnaire était en train de se créer en même
temps que des attaques de terrorisme d’État dont le peuple cubain était
l’objet :
c’était très difficile.
Ce fut une des initiatives
et dans certaines de ces unités se trouvaient des gens qui humiliaient
les homosexuels,
qui considéraient qu’il fallait les faire travailler
pour qu’ils deviennent des « hommes ». Il fallait les « transformer »,
ça
c’était l’idée de l’époque, et elle était
ancrée dans le monde entier.
Même les psychiatres pratiquaient des
thérapies pour les faire devenir hétérosexuels. »
Elle ajoute cependant que l'enfermement dans ces camps fut une « violation
des droits de ces personnes »
Selon Vincent Bloch, « L’édification de l’homme nouveau » -
rêvé par Che Guevara - est le prétexte idéologique
du régime tout au long des années 1960 :
"Au nom d’une
moralité confuse et incertaine, les hippies, les homosexuels, les témoins
de Jéhovah, les artistes idéologiquement « diversionnistes »,
sont envoyés dans des camps de concentration, appelés Unités
militaires d’aide à la production (UMAP).
En compagnie des hommes « non
fiables » âgés de 18 à 27 ans, que le gouvernement
juge imprudent d’initier au maniement des armes
dans le cadre du Service
militaire obligatoire (SMO), ils constituent la catégorie de citoyens
dont la conduite est « impropre »."
Depuis la fin des années 70, la situation de l'homosexualité a
beaucoup évolué à Cuba.
Lasodomie a été dépénalisée
en 1989, et les dernières références homophobes ont été supprimées
de la loi cubaine en 1997.
Cependant, le journal Tétu écrivait
encore en 2007 :
Harcèlement policier permanent, interdiction
des lieux de rencontre, internement pour les séropositifs,
la dictature
castriste impose toujours sa loi aux homosexuels
Depuis 1986, la "Commission
Nationale sur l’Education Sexuelle" présente un programme d'éducation
sur l’homosexualité et la bisexualité.
La condition des
homosexuels à Cuba pourrait sembler meilleure que dans le reste de l'Amérique
latine :
l'homosexualité y est dépénalisée depuis
1979, et en 1998, un programme national à la télévision
cubaine a initié une série de débats
sur lhomosexualité afin
de faire évoluer les mentalités
Mais certains spécialistes
estiment que ce discours de tolérance à l'égard de l'homosexualité n'est
que de façade et relève,
en fait, d'un vaste programme de propagande
bien orchestré dont le film Fraise et chocolat, de Gutiérrez Alea
(1993), est un exemple particulièrement significatif

Répression de l'homosexualité dans le monde.
En 1992, Vilma Espin, femme de Raul Castro, a dénoncé publiquement
la répression et les discriminations qui ont longtemps visé les
homosexuels.
Ce combat a été repris par sa fille Mariela Castro,
un de ses quatre enfants, actuellement présidente du Centre national
cubain d'éducation sexuelle.
La même année, Fidel Castro
précise : « Pour ma part, je ne souffre pas de cette sorte de
phobie contre les homosexuels.
Je n'ai jamais été en faveur ni
n'ai fait la promotion ni soutenu de politique contre les homosexuels.
C'est
un ressentiment qui correspond, je dirais, à une époque issue
du machisme.
Nous avons vraiment évolué et on peut le constater
surtout chez les jeunes, mais on ne peut pas dire
que la discrimination sexuelle
ait totalement disparue et nous ne devons pas faire semblant qu'elle n'existe
plus. »
Dans cet entretien, il reconnaît l'importance qu'a pris
l'homophobie à Cuba, tout en l'expliquant et en la condamnant.
Signe de cette évolution significative, il est à noter que Cuba
fit partie des 66 pays de l'ONU à signer une déclaration
en faveur
de la dépénalisation universelle de l'homosexualité, en
décembre 2009
club de plongée Guadeloupe
carnet voyage shark diving
Aéroport avion Roissy
massage